II) L’apogée du mouvement


Non seulement les hippies refusent la société de consommation née durant les « trente glorieuses », ils se révoltent aussi contre la guerre du Vietnam. Ces nouvelles valeurs sont essentielles aux yeux des jeunes qui refusent les conflits qui envahissent le monde. Convaincus que l’amour et la paix peuvent régner sur le monde, ils scandent « peace and love ».




Les hippies refusent la morale de la société, le pouvoir de l’argent, la propriété privée et sont pour un retour à la nature et pour la liberté sexuelle. Ils veulent révolutionner les mœurs en les libéralisant et refusent catégoriquement le conventionnalisme offert par le mode de vie de leurs parents car la tradition familiale était trop stricte et ne leur offrait pas la possibilité d’être libres comme ils le voulaient.

Ces conflits générationnels vont marquer un tournant dans l’histoire car les jeunes s’opposent à des valeurs sur lesquelles la société repose depuis des décennies. On parle de l’establishment dans les années 50: un cadre de vie très réglé où la vie de famille fait loi. Les femmes ne sont pas libérées, on le voit par exemple par leurs tenues vestimentaires : les corsets.



Les Hippies vont également révolutionner la mode car elle traduit également les nouvelles règles imposées par la société de consommation et dons, par opposition, les hippies créent une nouvelle mode : Ils portent des vêtements très colorés, fleuris, se promènent pieds nus, mal rasés et cheveux longs, lunettes rondes et petites, portent des bandeaux. Les couleurs sont des signes comme le violet pour le mouvement féministe, le vert pour la nature…

Les femmes, en se libérant de leurs corsets portent de longues jupes ou robes, des jeans, comme les beatniks, mais plus larges (la mode des pantalons pattes d’eph est lancées par les hippies californiens, en achetant les pantalons au rabais dans les surplus de l’US army. Ils portent des colliers hand made, des fleurs dans les cheveux (symbole de contestation). Aucune marque de féminin/masculin n’est apparente afin de gommer les habitudes sexistes de la société des années soixante.



Ces habitudes ont été totalement bousculées par Tim Leary, qui théorisa l’usage des drogues à partir de ses premières expériences mexicaines. Cet homme est un ecrivain americain et psychologue. Pensant que le LSD avait des effets bienfaisant, il inventa le slogan : "turn on, tune one, drop out" synonyme de contestation et de liberation. En 1964, le LSD devint très prisé chez les étudiants et les anciens beatniks. Pour T. Leary, les drogues constituent un « mode d’exploration intérieure inévitablement franchie ». Le meilleur moyen d’affronter l’avenir est la prise de drogues hallucinogènes. Les principales drogues consommées étaient hallucinogènes comme le LSD, l’héroïne, l’opium, le cannabis, la marijuana, le haschich ou des stimulants comme le tabac ou la caféine. Ces drogues faisaient partie de leur quotidien car leur but était de méditer à travers des paradis artificiels et d’élargir leur conscience et de sortir de leur corps considéré comme une enveloppe temporaire (réincarnation hindoue). Le gouvernement tenta de faire un procès contre T. Leary pour perversion de la jeunesse mais certaines religions ayant toujours usé des drogues (les aztèques utilisaient les champignons hallucinogènes), il était intouchable.
Le but de la "défonce" n’est pas la recherche d’un état amorphe mais au contraire, une volonté d’ouverture d’esprit et d’abolition des frontières mentales. T. Leary dit que le vrai Dieu n’est pas mort mais qu’il est en soi, que prendre du LSD peut amener au pouvoir infini, ainsi que connaitre la joie et la terreur de voir Dieu en face. Mais quels Dieux ?
Les hippies prennent tout ce qu'ils jugent valable dans chaque religion (bouddhisme…). C’est un véritable syncrétisme. Gandhi est un autre modèle pour les hippies c'est le libérateur de l’Inde par des actions non violentes.
Né le 2 octobre 1869, sa mère lui inculque toutes les valeurs hindouistes mais il apprend aussi à connaître les autres religions et la tolérence qu'il faut avoir à leur égard. Très respectueux, il prône la non violence.


Cette non violence, les hippies en font une règle de vie. Ils décident de vivre autrement, de manière indépendante et autonome tout en côtoyant des gens ayant les mêmes idées qu’eux. On voit alors des communautés de hippies naitre. Dans les années 60 aux Etats-Unis beaucoup sont apparues en refusant la société de consommation de masse mais aussi avec le désir de se démarquer des parents, de réfuter les hommes politiques et les idées capitalistes traditionnelles. Les communautés se situent généralement dans les montagnes et dans les campagnes afin de retourner vivre près de la nature et fuir la société. Les hippies vivent d’une autoconsommation et d’une autoconstruction (Pascal Hausermann, architecte des années 60 qui créait des petites concentrations de maisons « bulles ») et du strict minimum. Les hippies ont dévoloppé un habitat basé sur la construction vernaculaire: constructions en terre, en bois, avec des materiaux naturels, des espaces ouverts qui génèraient de nouveaux modes de vie. Les notions d'intimité, de partage, de vie collective produisaient des typologies de logements très differents de ceux dans lesquels la génération des années 50 habitait. Un quartier de la ville de San Francisco, Haight-Ashbury, regroupait toute une communauté hippie. C'est là que tout a commencé.




Le mouvement hippie s’attènue en partie à cause de la violence. C’est durant un concert des Rolling Stones qu’une grosse bataille très violente arréta le concert. Mais avant ce désastre, la musique avait, pour les hippies une place importante. C’était en effet le moyen d’exprimer leurs émotions, leurs spiritualités, leurs influences sociales ou politiques. Les thèmes abordés dans les chansons sont souvent utopiques mais également socialement et politiquement engagés et militants ; ils sont porteurs d’un message. Cette musique psychédélique est ouverte à beaucoup d’autres cultures et styles de musiques comme la musique indienne ou africaine. Ceci témoigne de leur ouverture d’esprit, de leur volonté d’expérimenter, d’innover et d’échapper à toutes contraintes.




Le rock est le principal mouvement hippie, les artistes associés sont Janis Joplin, Bob Dylan tous ont des comportements de contre-culture. Jim Morrison et ses comportements sur scène, sont jugés scandaleux par l’Amérique traditionnelle, ou l’interprétation de l’hymne américaine par Jimi Hendrix lors du festival de Woodstock marquera l’histoire. C’est une forme de provocation qui continuera d’être au cœur du mouvement car d’autres mouvement accompagnent celui des hippies ; celui des punk. La provocation est forte.

Cette tendance connut sont apogée en 1967 (« sumer of love ») puisque des artistes les plus importants ont publié leurs albums : les Beatles (sergeant pepper’s lonely heart club band), les Rolling stones (their satanic majestic request), The Jimi Hendrix Experience, Jefferson air plane, cream, Pink floyd (Pipper at the grate of down) ou encore les Doors. Touts ces artistes grandioses se sont d’ailleurs retrouvés à plusieurs reprises sur une même scène, lors des grands festivals de rock : Monterey en 1967, Woodstock en 1969, l’Ile de Wight en 1970.

Le paroxisme, l’apogée du mouvement fut le festival de rock : Woodstock en 1969.
De son vrai nom « the Woodstock art&fair ». C’est en fait l’histoire des 4 jeunes hommes puis de 500.000 autres.

En février 1969, John Roberts et Joel Rosenam, deux amis, souhaitent monter un cabinet d’investissement. Mais leur manque d’expérience les conduit à passer une annonce dans un journal : « Hommes jeunes-capital illimité-cherchent partenariat dans affaires intéressantes et légales ».

De nombreuses réponses plus tard, John et Joel décident de s’allier avec Michael Lang qui lui-même était en duo avec Artie Kornfeld (un des organisateurs d’un festival de musique qui avait eu lieu à Miami). La rencontre eut lieu et l’idée d’un festival émergea presque tout de suite. Grâce aux relations de certains, au budget illimité d’autres, le projet avance, des chanteurs, les meilleurs d’entres eux, sont recrutés. Le festival prend place à Mill’s Park, l'emplacement d’une future zone industrielle. C'etait le festival de Woodstock.

Le bruit se repend grâce à cette phrase magique : « Trois jours de paix et de musique. Des centaines d'hectares à parcourir. Promène-toi pendant trois jours sans voir un gratte-ciel ou un feu rouge. Fais voler un cerf-volant. Fais-toi bronzer. Cuisine toi-même tes repas et respire de l'air pur ». Les billets se vendent comme des petits pains malgré bien des problèmes d’organisation, car les organisateurs ne souhaitent pas la venue de policiers sachant que des drogues vont circuler. Leur venue est donc interdite. De plus si tous les billets sont vendus, le festival durant 3 jours, il faut une possibilité d’hébergement. Le problème est réglé grâce à une ferme se trouvant à proximité.


L’organisation avance ; le programme prend forme : Joan Baez, Ravi Shankar, Richie Havens, Joe Cocker, Janis Joplin, les Who, Jimi Hendrix. Cependant, certains grand artistes ne pourraient pas être présents : Jim Morisson, ayant peur de se faire tuer sur scène et les Rolling Stones ayant été écartés car l’image de violence qu’ils incarnaient ne collait pas au festival.
Quelques jours plus tard, le 15 aout 1969, commence le festival. Des milliers de personnes campent sur le terrain depuis la veille et des groupes de personnes arrivent avec ou sans billet. La marée humaine oblige les organisateurs à prendre une décision : un tonnerre d’applaudissements salue l’annonce faite par John Morris « From now on, this is a free concert ». Mais personne n’est encore prêt. CountryJoe McDonald, qui n’était pas au programme, bavarde au bord de la scène, il n’a même pas de guitare. On lui en trouve une, et le voilà face au public. Quelques morceaux plus tard, il entonne "Fixin’-to-Die-Rag" repris en cœur par le public, chanson qui fait de Woodstock un grand rassemblement contre la guerre au Viêtnam.
Joan Baez, enceinte, interprète The Ballad of Joe Hill, chanson syndicaliste qu’elle dédie à son mari, emprisonné pour son refus de partir au Viêtnam.

Pour beaucoup, une bande de jeunes venue de l’extérieur ne peut être qu’une horde de voyous! Puis les hippies leur apparaissaient être un ramassis de peaceniks et de drogués dégénérés dont le débarquement, le temps d’un concert, allait provoquer crimes, violences et désordres infinis. Le négligé des filles vêtues comme des Indiennes, les cheveux longs des garçons à la façon des Peaux-Rouges suscitent des réactions dont "Easy Rider", film culte dès sa sortie montre la bêtise haineuse et tragique. Mais la démonstration d’humanité dont Max Yasgur crédite ces 500.000 jeunes invités emporte les préjugés.

Ces 500.000 hippies se sont révoltés en chantant la paix et l’amour pour 500.000 autres qui sont embourbés dans les jungles du Viêtnam.

2 commentaires:

  1. peace and love☮
    J'ai 14ans,je suis hippie par décsendance et fière de l'etre^^
    bisous

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  2. ... Comment crée-t-ton les parties sur ce blog ?

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